mardi 16 octobre 2012

BEAUX ARTS À TAHITI



                  Ce pays ne s'est jamais remis de ne pas avoir, quand il en était temps, reconnu Paul Gauguin.

                  Il est vrai qu'on pouvait s'y tromper : Ce n'était jamais qu'un gueux, arrivé là avec un billet gratuit de quatrième classe ... Amoral, sinon immoral.  De plus : un véritable empêcheur de tourner en rond ...

                  Quelques uns savaient qu'il peignait ... Des trucs colorés, pleins de chevaux verts, de sables rouges, d'arbres bleus ... dans ces paysages, il allongeait des fillettes à peine nubiles, impudiques, vues de profil ... Il sculptait aussi parfois ou plutôt il gravait le bois ... D'étranges choses inavouables.


                 Il mourut quelque part aux Marquises où l'avait poussé son sale caractère. On retrouva quelques toiles ... On les vendit aux enchères ... Tout quitta le pays, absolument tout ... La belle affaire en vérité : On n'en eût pas donné quatre sous !


                Tahiti, aujourd'hui, court après l'ombre de Gauguin : Il y a le Lycée Gauguin, bien sûr, mais il y a aussi le Restaurant Gauguin, la boutique Photo-Gauguin, la laverie Gauguin ... Il y a les timbres poste, les cartes de téléphone, les paréos, les autocollants et les T. shirts ... Quoi d'autre encore ?
... Un Musée Gauguin ... Qui ne possède aucun Gauguin !

                                   


                Et puis il y a toutes les galeries d'art. Combien de galeries ?

               Pas une désoeuvrée, ici, qui ne se découvre des dons ... Pas un professeur de collège qui n'expose, et qui vende !


                "Vernissage" : - " Comment dire, ma chère ? ... Je voudrais trouver le juste compliment ..."

                                      - " Mes compliments pour avoir osé ! " ... Ceci dit entre deux verres et trois cacahuètes.

                 Quant à moi, je n'ai rien acheté ... Au risque d'avoir encore laissé passer un Gauguin nouveau !

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