Lors de mon dernier séjour à Tahiti, il y avait déjà vingt ans peut-être que les Polynésiens avaient appris à cultiver les huîtres dans leurs lagons. On oblige les huîtres à produire des perles, ce qu'elles ne font que rarement à l'état naturel.
Une japonaise, dit-on, sortit de son pays en dissimulant les outils indispensables à la greffe. L'opération consiste à introduire par voie chirurgicale un noyau autour duquel le mollusque déposera la nacre ... Tout simplement pour enrober ce corps étranger qui l'irrite ...
La japonaise était mariée à un Français qui, depuis, a fait son chemin.
Oui, mais voilà : L'huître de Polynésie produit des perles noires ... Va donc pour la perle noire, elle peut avoir des irisations superbes ... Mais on était plus habitué à la perle blanche ...
Des fontaines de perles ! Des ruisseaux ! Des rivières de perles ! ... Les perles noires ont coulé derrière des vitrines de plus en plus nombreuses. La perliculture est devenue la ressource majeure du pays.
- " Tant mieux ! Tant mieux pour le pays !"
Mais, franchement, ces perles noires, enfilées, enchassées, ruisselantes ... Quelques-une violacées, d'autres moirées ... "Aile de Mouche", dit-on, et celles-ci coûtent très cher ... Il y faut le salaire d'un pilote de ligne !
La plupart, d'ailleurs, ne sont pas noires, mais grises et luisantes, comme ... comme ...
- " On en voit tant !"
- " Très prosaïquement ... "
- " Attention à ce que tu vas dire ! "
- " Eh bien, oui ... Cependant, je te dirai : " Ces perles ressemblent a des billes d'hématite ... à cinq kopecks ! ...
On pourrait encore les comparer ... Pas toutes, bien sûr ... On pourrait les comparer à des billes d'acier, des billes de roulement à billes !"
Je ne suis pas certain que le passant non-averti se baisserait pour les ramasser, roulant sur le trottoir des Champs-Élysées ... Ah ! Les perles, ma chère !
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